Quand on souhaite découvrir la cinématographie d’un pays ou sa musique, il y a deux possibilités qui s’offrent à nous : soit tout découvrir par ordre chronologique, soit se dire qu’un pan va être exploré, puis un autre et ainsi de suite, mais qu’il sera de fait impossible de tout découvrir au fil du temps à moins d’y consacrer de fait des années entières. Lorsque au début de l’année 2005, je me suis décidé à découvrir le cinéma indien, en achetant mon premier dvd (dont j’ai encore le cellophane), celui de Hum Aapke Hain Koun (1994, sorti chez Eros) j’ai commencé par les productions en hindi, parce que je ne connaissais absolument rien du reste, et je me suis dit qu’il serait plus sage de le faire ainsi.
Le double DVD de Hum Aapke Hain Koon
On peut ensuite se consacrer selon l’envie à certaines actrices ou acteurs/à certaines périodes précises. C’est ainsi que j’ai découvert l’intégralité de la filmographie de Zeenat Aman et sa vingtaine de longs-métrages, du médiocre au chef-d’oeuvre, mais dont la présence seule justifiait le visionnage.
Zeenat Aman, une de mes actrices fétiches.
En partant des productions du début des années 2000 à 2005, j’ai regardé environ quatre ou cinq films par semaine. Au bout de cinq ans, j’ai peu à peu décroché, après m’être tourné pendant une période vers le cinéma tamoul, telugu, malayalam et punjabi. C’était une période focalisée sur les achats à la boutique Ayngaran et autres. Il y avait beaucoup de DVD pirates qui circulaient à l’époque, et c’était une première façon de découvrir des films et aussi un quartier de Paris que je connaissais assez mal mais qui par la suite m’a charmé pour son aspect cosmopolite, ses devantures pleines de promesses, sa culture. La façon de voir les films se révéla très vite insatisfaisante en plus d’être parfaitement illégale : image et son médiocres, décalage des sous-titres, version screener ou prise directement depuis la salle.
Quand on est très impatient à l’idée de découvrir un film attendu, cela peut faire l’affaire en attendant la version officielle, mais en aucun cas ce n’est pleinement satisfaisant. Je me suis alors rapidement tourné vers l’achat de DVD officiels, puis le Blu-ray est arrivé. Avec les sorties de Heyy Babyy (le premier blu-ray en hindi) et Sivaji the Boss, le premier Blu-ray tamoul.
Le Blu-ray de Om Shanti Om de Farah Khan (2007)
Dhoom Taana
Aujourd’hui après avoir vu quelques centaines de films en hindi, tamoul, quelques uns en punjabi, d’autres en telugu et en ourdou, ainsi qu’en marathi, il reste toujours ce désir de voir certaines nouveautés, et c’est la raison pour laquelle je me suis racheté depuis le début de l’année des Blu-ray. Ce qui m’amena par les pérégrinations sur la toile à tomber sur des vidéos népalaises. D’où l’objet de ce papier. En réalité, j’ai orthographié un nom et une proposition m’a été faite qui ne correspondait pas à ce que je recherchais mais à une vidéo népalaise. Comme quoi le hasard, ou les imprécisions…
Et là, non pas le choc, mais un écho : celui d’une production népalaise dont la musique et la chorégraphie me rappellent instantanément…le cinéma hindi. Le monde est petit et les correspondance nombreuses, jusqu’à retrouver l’actrice Manisha Koirala vue dans Bombay (1995) de Mani Ratnam ou Dil Se (1998) du même réalisateur à l’affiche de Dhamaa ! Je trouve par ailleurs très enthousiasmant de découvrir un cinéma dont on ne connaissait rien et qui arrive à nous surprendre, à nous émerveiller.
Comme j’ai l’impression que la production est immense et qu’il y a des productions locales comme nationales qui se confondent pour offrir une production très riche, je prends à droite et à gauche. Et je découvre ce genre de petit bijou :
Juni Juni Ko Lagi
Cela me rappelle du Shreya Ghoshal.
Il semblerait que les cinéastes (et le public) apprécient les films-fleuve dont la durée peut dépasser les 2H30. Et 2h30 ça peut passer très vite quand un film est passionnant ou être interminable le cas échéant. Par exemple Kabhi Kushi Kabhie Gham, intitulé La Famille Indienne chez nous lors de sa sortie en salles en 2004 dure 3h30, et pourtant, pour l’avoir vu quatre fois, dont une en avril 2006 au Grand Rex de Paris dans la grande salle en compagnie de 2500 fans enthousiastes, et bien le temps passe très vite et les histoires s’entremêlent avec un réel plaisir.
Il y a certains morceaux de bravoure qui ont durablement imprimé la pellicule du cinéma hindi contemporain, parmi elles les chansons de Kabhi Kushi Kabhie Gham, Bole Chudiyan et le titre Yeh Ladka Hai Allah, réglées par Farah Khan, qui réalisera plus tard Om Shanti Om, vibrant hommage au cinéma indien des années 70-80.
Bole Chudiyan
Yeh Ladka Hai Allah
Les chansons népalaises incluses à la narration des films (comme le cinéma indien), peuvent durer 7, 8, 10 voire 15 minutes !
Jhalko Uhi Dinko
On frôle les 10 minutes avec Chahidaina Dhana
Idem pour Ghamle Ni Poldiyo
Ou encore Mero Anthim Dhukdhuki
La question demeure néanmoins la même : comment et par quoi commencer ?
Certains choisiront la voie chronologique en recherchant les premiers films et en espérant que ces derniers soient bien sous-titrés en anglais et dans certains cas, en français, mais je ne me fais trop d’illusions sur la question. Les DVDs indien sont très souvent, voire systématiquement sous-titrés en anglais. D’autres se concentreront sur les productions les plus récentes, d’autres encore sur l’âge d’or, les années 50-60.
Tout comme le cinema indien et le cinéma tout court, le cinéma népalais a ses icônes, ses stars et ses starlettes.
Petit florilège
Dai Nabhana La
Rato Sare Sapko Kadhma Sanginiko Majhama
Les chansons peuvent aussi durer moins de 10 minutes
Teej Ayo
Gala Ratai