La rentrée musicale annonce une série de sorties qui devraient ravir à peu près toutes les oreilles. Voilà deux semaines que la majorité des canards papier ou web se fendent d’articles mentionnant ici le retour magistral d’un groupe, là celui très attendu d’un ou d’une artiste qui a provoqué une polémique ou un remous sur la toile, ou encore les promesses des premiers albums qui vont aussi tenter de se frayer un chemin.
Cela rappelle forcément la rentrée littéraire et sa folie volumineuse avec pas moins de 550 nouveaux bouquins attendus chez les libraires et les grandes surfaces. Les années précédentes nous avons eu « droit » à quelques scandales/polémiques qui permettent de faire davantage que d’ordinaire avant la grand messe du Prix Goncourt en novembre.
Côté musique, le mois d’Août a été pour moi l’occasion de découvrir un quatuor québécois qui ravive la flamme pop des années 80 tout en s’inscrivant dans une très belle modernité, un mélange par conséquent savamment dosé entre influences (Ladytron, un peu de Daho qui revient à l’automne avec un nouvel album précédé d’échos flatteurs et un single enthousiasmant) et style particulier porteur de chansons qui accrochent immédiatement l’oreille et le cœur. C’est encore mieux quand on est transporté par une mélodie qui fait venir une émotion sincère et chaleureuse, comme à l’écoute de Voyage amoureux ou Jukebox.
Je le dis sans passer par quatre chemins, pour moi Le couleur est l’une des meilleurs choses qui soient arrivées à la synthpop depuis au bas mot cinq ans. Et ce n’est pas uniquement en raison de leur citation de popkotidien sur leur Facebook que je le dis (puisque j’avais déjà parlé d’eux en mai dernier en indiquant à quel point j’avais été impressionné par leur musique).
Leur EP Voyage Love a de quoi transporté bien des cœurs légers/mélancoliques/romantiques/enthousiastes.
Le clip de Les vacances de 87 de Le Couleur
Mais il ne faut pas s’arrêter simplement à cela. Il y a aussi le premier LP, intitulé Origami qui contient la deuxième chanson qui m’ait fait venir les larmes aux yeux ces derniers jours, Tendresse particulière. Vous aurez en lisant les autres lignes, l’autre chanson qui m’a titillé émotionnellement. Je précise que Le couleur est un de ces groupes qui a mis en ligne sur son site officiel l’intégralité de ses chansons en écoute. C’est bien et ça donne encore plus envie de les soutenir.
Femme
Les vacances de 87
Le couleur amène à l’écoute de French Horn Rebellion et aussi de Lafayette qui a revisité pour son clip de La Glanda, le mythe de la sirène, qui ici apparaît sous les yeux d’une femme aux charmes aussi étranges que séduisants
La Glanda
Le retour de Franz Ferdinand était lui aussi attendu par la nuée de fans qui se sont précipités fin Août à Rock en Seine afin de les applaudir. Pour avoir lu le compte-rendu de Profondo (qui a beaucoup aimé leur performance, et beaucoup moins celle du duo New-Yorkais MS MR dont j’avais parlé un peu ici). Le public du parc de Saint-Cloud leur a réservé un accueil triomphal et je n’ai lu que des dithyrambes au sujet de Right thoughts, right words, right action
Love illumination
Le mois d’Aôut c’était aussi la découverte Avril Margaux qui sort Instantanés, un bel album, frais et entraînant porté par les singles Lunatique, l’Air de rien et Encore une histoire. La jeune femme s’est aussi exprimée sur ses choix et sa vision artistique lors d’une interview (à noter qu’elle porte un tatouage sur son bras gauche disant que « Ça vaut toujours le coup »)
Lunatique
L’air de rien
Encore une histoire
Interview
Le trio Théodore, Paul et Gabriel
Celle de Théodore, Paul et Gabriel sur la foi de la vue d’une affiche dans le métro, une affiche qui me faisait clairement de l’oeil avant que je ne décide de m’intéresser de plus près à ce trio féminin. Leur clip de Slow Sunday m’a beaucoup ému.
Slow Sunday
Julien Doré revient avec le clip de Paris Seychelles
Paris Seychelles
Kumisolo elle se dévoile avec son titre Transports en commun
Transports en commun
Un mois très français ce mois d’Août ? Oui sans doute. Un mois aussi bercé par le nouveau single de Jula Fabiszewska
Ślad
Et puis il y a un groupe russe qui m’a aussi intrigué, Gogol Bordello. Du rock qui a un côté bordélique de prime abord, mais qui est au contraire très maîtrisé et propose un son intéressant.
Je ne peux m’empêcher de conclure ce billet en pensant à la situation imminente de déclaration de guerre contre la Syrie qui devrait intervenir dans les heures/jours qui viennent, dont on ne mesure absolument pas les conséquences (une deuxième guerre d’affilée pour François Hollande après celle du Mali, de mémoire du jamais vu dans l’histoire contemporaine de la France qui l’isole plus que jamais en Europe, la majorité des pays européens étant opposés à cette intervention). Je pensais encore naïvement il y a quelque temps que la musique pouvait adoucir les mœurs. Ce n’est à l’évidence pas aussi simple que cela. C’est surtout le constat de l’échec diplomatique qui prévaut aujourd’hui. Curieuse époque…